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Pourquoi et comment traiter l’eau de puits et de forage ?

L’eau de puits et de forage sont des solutions intéressantes pour réaliser des économies. Cependant, elles nécessitent d’être traitées pour pouvoir servir à des usages sanitaires. Découvrez comment traiter l’eau de puits et de forage sans risque pour votre santé.

Pourquoi faut-il traiter l’eau de puits et de forage ?

Puiser l’eau d’un forage ou récupérer l’eau d’un puits constituent des solutions écologiques intéressantes pour ses besoins sanitaires. En effet, les économies générées peuvent se révéler conséquentes. Cependant, ces méthodes comprennent des risques pour la santé. En effet, l’eau de puits ou de forage ne passent par aucune station d’épuration. De ce fait, elles peuvent être contaminées par des microbes ou par la pollution. Consommer de l’eau non traitée présente donc un risque de maladie infectieuse.

Le contact avec la peau peut aussi être nocif, source de démangeaisons, d’irritations, voire de pathologies cutanées. C’est pourquoi, si l’on souhaite procéder à un forage dans son jardin ou récupérer l’eau d’un puits, il est recommandé de réserver l’usage de cette eau aux travaux extérieurs et à l’alimentation des toilettes ou des appareils type lave-linge. Pourtant, avec un système de traitement adapté, il est tout à fait possible d’exploiter ces eaux pour d’autres usages, sans aucun risque pour la santé.

Comment évaluer la qualité de l’eau de puits et de forage avant traitement ?

Eau de puits et de forage ne sont pas synonymes. Elles peuvent être polluées par des sources différentes et, selon les usages envisagés, la méthode d’analyse varie.

Quelles sont les sources de contamination possibles ?

En premier lieu, il est important de comprendre la différence entre eau de puits et eau de forage :

Le puits est creusé à une faible profondeur et comprend une pompe de surface. Il sert à récolter les eaux de pluies par un procédé d’infiltration.
Le forage est creusé plus profondément et présente un plus large diamètre. Il permet ainsi de récupérer de plus grandes quantités d’eau. Il capte les eaux souterraines plutôt que les eaux de pluie.

De provenances différentes, ces deux types d’eau ne présentent pas les mêmes risques de contamination :

L’eau de puits est une eau dite « de surface », elle peut donc être contaminée par des polluants atmosphériques comme les hydrocarbures.
L’eau de forage est une eau naturelle en provenance de nappes phréatiques ou de sources d’eau souterraines. Elle peut être polluée par des sources chimiques, comme les désherbants.

Comment déterminer si une eau de forage ou de puits est contaminée ?

Certains facteurs augmentent le risque de contamination des eaux de puits et de forage. Ces eaux peuvent présenter des signes de contamination si :

le puits ou le forage se trouve dans une dépression ou une cuvette ;
le puits ou le forage est installé à proximité directe (moins de 35 m) d’une installation type écurie, station d’épuration ou fosse septique ;
les tubages du puits ou du forage sont dégradés, perméables ou présentent des signes de corrosion ;
le lieu où le puits ou le forage est installé est insalubre ;
le puits ou le forage est touché par des rejets sanitaires.

La réglementation considère les eaux de forage comme non-potables. Toutefois, en l’absence de contamination et avec un traitement adapté, il est possible de les consommer sous certaines conditions.

La réglementation précise que l’eau de puits est déconseillée à la toilette et à la consommation, humaine comme animale. D’autant plus si votre puits comporte l’un des facteurs de risque susmentionné. On réserve donc généralement ces eaux au jardinage ou au nettoyage des extérieurs de la maison ou des voitures, par exemple. Toutefois, si aucun facteur de risque n’est à noter, une fois traitée, l’eau de puits peut être utilisée pour alimenter une piscine, après l’avoir analysée avec du matériel prévu à cet effet.

Dans le cas d’un forage, s’il ne présente aucun facteur de risque, la loi vous autorise à consommer son eau après l’avoir correctement traitée. Cependant, avant d’installer le moindre système de filtration, vous devrez réaliser une analyse bactériologique et physico-chimique auprès d’un laboratoire agréé et effectuer une déclaration préalable auprès de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS).

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Quelles sont les différentes étapes du traitement de l’eau de puits et de forage ?

Le traitement de l’eau de puits et de forage passe par trois étapes : la filtration, la désinfection et l’adoucissement.

1. La filtration

Deux types d’appareil à filtration sont particulièrement utiles pour filtrer une eau de forage ou de puits : le filtre à sédiments et le filtre au charbon actif. Le filtre à sédiments capte et élimine les particules solides contenues dans ces eaux, à savoir le sable, le limon, les impuretés et la rouille. En revanche, le filtre à sédiments doit être associé à une seconde méthode de filtration de l’eau, car il n’élimine pas les polluants et les microbes.

Le filtre à charbon actif, lui, fonctionne selon un processus dit « d’absorption ». Matériau poreux et absorbant, le charbon actif capte les contaminants présents dans l’eau et les retient. Il permet ainsi d’éliminer les polluants, tels que les pesticides, les produits chimiques, les métaux lourds et les impuretés organiques.

Les filtres à sédiments et au charbon actif peuvent fonctionner de concert pour une double filtration efficace. Ces deux dispositifs s’installent facilement sur une arrivée d’eau principale ou sous un évier. En revanche, ils comportent des cartouches filtrantes qui doivent être changées régulièrement.

Encore plus rapide et efficace, l’osmose inverse constitue un troisième système de filtration possible. Installé lui aussi sur une arrivée d’eau, l’osmoseur comprend plusieurs filtres, dont des filtres à sédiments et à charbon. Cet appareil retient les particules présentes dans l’eau en la faisant circuler à travers une membrane semi perméable. La membrane en question retient les particules indésirables et ne laisse passer que les molécules d’eau.

Plus cher à l’achat, l’osmoseur est cependant l’appareil le plus efficace pour filtrer l’eau de puits ou de forage. Il débarrasse l’eau de ses impuretés jusqu’à 98 % et diminue également la quantité de calcaire qu’elle contient. Ses filtres et sa membrane doivent aussi être changés régulièrement, une caractéristique à prendre en compte dans son budget.

2. La désinfection

Pour débarrasser l’eau de tout élément de pollution chimique et microbienne, la désinfection est une étape incontournable. Elle s’opère après la filtration. Une première méthode consiste à ajouter une dose de chlore dans l’eau. Parfaite pour l’eau destinée à la toilette ou à la baignade, cette solution n’est pas toujours appréciée pour l’eau de boisson, car elle peut laisser un arrière-goût désagréable.

Une autre méthode particulièrement efficace pour désinfecter les eaux de puits ou de forage consiste à installer un stérilisateur UV à la sortie du bassin de filtration. Si l’on souhaite désinfecter l’eau d’une piscine, il se pose entre la pompe et les refouloirs. Ce système émet un rayonnement UV qui débarrasse le liquide des bactéries, des virus, des levures et de nombreux champignons et algues. Cette méthode naturelle, sans produits chimiques, offre une eau claire et propre, sans arrière-goût particulier.

3. L’adoucissement de l’eau

L’eau de puits ou de forage est puisée dans le sol. Elle peut donc être particulièrement « dure » - ce qui signifie qu’elle contient beaucoup de calcaire. Pour connaître le degré de calcaire dans votre eau, vous pouvez recourir à des bandelettes à tremper ou à un analyseur électronique. Exprimée en degré français (°f), la dureté de l’eau peut poser problème à partir de 25 °f. En effet, lorsqu’elle s’avère excessivement dure, l’eau risque d'entartrer les appareils ménagers, mais aussi de provoquer des démangeaisons quand elle est utilisée pour la toilette.

Pour endiguer le problème du calcaire, après filtration et désinfection, l’eau de puits ou de forage peut passer par un adoucisseur. Cet appareil sert à diminuer la quantité de calcaire présente dans l’eau. Branché directement à l’arrivée d’eau, il permet de prolonger la durée de vie des appareils ménagers, de préserver votre peau des inconvénients du calcaire, mais aussi d’apporter davantage de douceur au linge.